J’ai délaissé les garrigues pour un lieu plus humide qui me réserve parfois des surprises. Je suis montée près de Sommières et j’ai sillonné le long du ruisseau des Corbières. Les feuillus se dévêtissent et laissent traîner leurs fripes au sol. Quelques teintes rouges s’immiscent au nuancier ocre et cuivré. Ce rouge je l’entends dans le chant de l’oiseau dont la gorge porte cette couleur. Puis je le vois pointer au bout des ramilles. L’automne est la saison des baies. Parmi l’églantier, le chèvrefeuille ou l’aubépine, il en est une que je devine. Le fruit du fusain est la manne que j’attendais. Je laisse les pigments magenta lentement imprégner mon capteur, je m’émerveille de ces bonnets carrés qui éclatent laissant s’échapper leurs graines orangées. Je m’interroge sur la proximité de ces deux couleurs, elle est pour moi comme un mystère.
Que c’est beau un fusain en automne !
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