Muscari à toupet

 

 

 

 

 

 

 

C’était dimanche. Il eut été coutume de chercher les œufs dans le jardin, mais il me fallait consentir à un autre mystère. J’ai alors emprunté mon chemin préféré, le Chemin du mas de paradis. Je suis revenue sur ces friches retirées et bien sûr, ils étaient là, cultivés par quelques oliviers sauvages, tels je les avais laissés il y a une paire d’années. Peut-être étaitent-ils plus nombreux encore. Il s’agissait alors de dénicher les plus beaux spécimens, la plus belle lumière, la meilleure disposition et lorsque les conditions furent exquises, il a suffit de s’allonger et de composer avec la plante. Elle orchestrait la séance. Sa tige toute échelonnée de pédoncules s’élevait et étirait le format dans sa hauteur. A son sommet, une houppe de fleurs donnait le ton, améthyste pour le chandelier aux branches multiples. Le Muscari à Toupet déclinait devant moi l’élégance de son architecture déconcertante et je me suis noyée dans le mystère de cette création.